Devoir sacré, l’hospitalité est inscrite dans la plupart des règles de vie des ordres monastiques depuis leur origine. Dès lors que leur vocation le permet (certaines familles, comme les chartreux, orientées vers une solitude totale, ne reçoivent pas ou peu les retraitants), les congrégations ouvrent leur porte à ceux qui en font la demande, de plus en plus nombreux aujourd’hui à quitter le tourbillon du monde pour venir chercher un sens à leur vie, un temps de réflexion ou simplement un peu de silence derrière les murs épais des monastères.

Les retraites spirituelles sont a priori accessibles à tous, les communautés suivant l’enseignement du Christ qui demande d’accueillir l’étranger sans discrimination. Qu’on soit croyant ou non, chrétien ou d’une autre religion, il est possible de partager la vie des moines et des moniales pendant une durée variable (généralement entre deux et huit jours) selon l’approfondissement recherché dans sa démarche. En fonction de ses aspirations, le futur hôte se dirigera vers une retraite solitaire, tournée vers le silence et l’intériorité, ou collective, où il sera convié à suivre un enseignement spirituel (sur le couple, la joie, la mort, la voie des psaumes…).

Durant leur séjour, les retraitants sont invités à se joindre aux offices, à partager les repas avec les frères et les soeurs, parfois à participer au travail communautaire. Ils peuvent également choisir de se faire accompagner par un religieux ou une religieuse. Aucune pression n’est cependant exercée pour forcer les choses, et les convictions des hôtes sont respectées. Libre à chacun donc de faire de sa retraite une halte de prière, de communion avec Dieu ou une expérience de ressourcement personnel, loin des sollicitations de la vie sociale. Seule règle d’or : ne pas oublier le lieu où l’on se trouve. La retraite spirituelle ne sera profitable qu’à celle ou celui qui met la quête d’essentiel au coeur de son approche.